Depuis que je suis petite j’ai toujours été fascinée par la criée aux poissons. Petite, pendant nos vacances en Espagne je me levais toujours pour suivre mon père quand il allait acheter le poisson à la criée de Moraira, je vous ai déjà raconté cette histoire sur ce blog. Cet hiver grâce à mon amie qui tient le blog Chroniques de Bretagne, j’ai rencontrée la femme d’un mareyeur de Concarneau. J’ai émis l’envie de visiter la criée et mes copines ont tout préparé. Elles ont choisi le plus beau WE pour m’organiser une virée Bretonne, très sympathique. Le soleil, la chaleur, la bonne humeur furent au rendez-vous du début à la fin.
Le plus dur fut de se lever à 4 :45 le samedi matin pour assister à la criée des « petits bateaux » et c’est accompagné d’un des acteurs clés de la criée que j’ai pu faire ma visite.
Par rapport à la criée espagnole c’est le silence qui m’a surprise, quelques salutations et quelques mots feutrés échangés, pour le reste les transactions sont silencieuses. La criée se passe en grande partie par un écran baladé sur une sorte de vélo, un homme derrière un PC qui commande le tout et des acheteurs munis de télécommande. Pas de cris, de disputes, juste le vélo qui avance le long de rangées de casiers remplis de poissons étiquetés. Le lot est annoncé sur l’écran avec le prix qui baisse doucement. Si deux clics de télécommande se déclenchant en même temps les prix remontent. Quand le lot est vendu le nom de l’acheteur s’affiche et « l’écran à vélo » roule vers les autres casiers. Quand la rangée est terminée, les casiers reçoivent de nouvelles étiquettes avec le nom de l’acheteur et les casiers sont entreposés un peu plus loin pour être récupérés par leurs acheteurs.
La criée commence avec les crustacés provenant des casiers, tourteaux, araignées (elles pullulent un peu trop), de magnifiques homards bleu et quelques étrillent lancent le bal de « l’écran à vélo ».
Dans une autre pièce plus froide, c’est au tour des langoustines toutes vivantes et grouillantes dans leurs casiers rangées par taille. Les plus grosses sont quand même assez rares même si c’est la pleine saison ! Puis on passe aux poissons péchés à la ligne, les plus beaux, les plus brillants. De magnifiques bars, des rougets bien rouges, des lieux jaunes partent à des prix proches de ceux que l’on trouve chez le poissonnier. Les marges ne sont pas énormes, les mareyeurs doivent faire du volume pour survivre et le poisson se fait plus rare. La plupart des achats partent pour la grande distribution ou pour l’export.
Après on passe au poisson pêchés au filet, ils sont tout aussi frais mais franchement il y a une différence sur l’aspect, ils sont moins brillants font un peu passé. Et enfin dans une dernière pièce les poissons pêchés au chalut. Dans cette sale, les rougets n’ont plus d’écailles, les congres sont albinos. Par comparaison, il n’y a pas photo c’est plus vers les poissons pêchés à la ligne que l’on a envie de se diriger.
Pendant cette visite, je n’ai pu m’empêcher de penser à la fragilité de cette filière, les poissons se font plus rares, ils sont de plus en plus pollués et je ne suis pas sure que les générations futures auront la chance de voir la même diversité que celle que j’ai eu la chance de voir et de déguster ce WE.
En plus de la visite à la criée, je réalise que j’ai dégusté beaucoup de poissons et crustacés en 4 jours :
-du cabillaud dans un restau très agréable au restaurant « Le Nautile » (Plage des sables blancs à Concarneau). Attention le chef s’en va Chroniques de Bretagne n’est pas sure que la qualité survivra à son départ
-des langoustines – recette de « recyclage » à suivre
-du lieu jaune
-des dorades sauvages de ligne
-des huitres plutôt 4 fois qu’une dont des huitres du Bélon au goût très noisette
-du homard avec des frites au restaurant « Au bistrot de l’écailler » (Port de Kerdruc -29 920 Névez 0298067860)
-des sardines – recette à suivre
-des bulots
L’été la criée se visite et croyez moi cela vaut la peine de se lever dès Potron Minet. Pour les info allez sur le site de la ville de Concarneau ici
Un grand merci à Chroniques de Bretagne et à notre copine pour cet intermède revitalisant.
Des bigorneaux … et non des bulots! Tu m’inquiètes là … tu ne fais pas la différence? Les Bretons de CC n’aiment pas le bulot c’est bon pour les Normands !