Aujourd’hui, je vous raconte une jolie escapade où j’ai pu faire la découverte des vins d’Alsace. J’ai goûté 34 vins différents en 2 jours !
Ne me plaignez pas, ce fut une parenthèse enchantée. Ne criez pas, j’ai craché la plupart de ces vins.
La diversité des vins d’Alsace est telle, qu’une année entière de dégustation ne serait pas suffisante. Entre cépages, terroirs, types de vins et savoir-faire, le spectre des vins d’Alsace est tellement riche que je ne sais plus par où commencer. Je vais essayer d’être synthétique.
Voici comment j’ai compris les différents types de vins d’Alsace. J’avais déjà eu la chance de déguster des vins d’Alsace mais pas sur leurs terres, cependant, j’en avais gardé un très bon souvenir.
Les cépages des vins d’Alsace :
En Alsace, il y a 7 cépages officiels, mais j’ai appris qu’il y avait quelques variantes et quelques exceptions. Nous allons rester simples en essayant de vous faire part de mes plus belles découvertes lors de ces deux jours enchantés.
Allez c’est parti pour les 7 cépages tels que je les connaissais et dans l’ordre de ma science, très limitée :
- Riesling, celui que je connaissais le mieux, je l’associe à un vin blanc sec plutôt minéral.
- Gewurztraminer, celui que j’associe au goût sucré, rond spécial pour le foie gras.
- Pinot noir, le seul cépage qui donne du vin rouge alsacien, un vin léger agréable avec de nombreux mets.
- Sylvaner, le consensuel qui a un goût fruité.
- Pinot gris, pour celui là, j’ai mon antisèche, je ne suis pas sure de le reconnaître au goût. J’ai retenu que si le vin est long en bouche et que si vous sentez les saveurs boisées et fumées, on n’est pas loin du Pinot gris.
- Pinot blanc, je ressors l’antisèche. j’ai retenu que quand on ne sait pas identifier le cépage, il y a de fortes chances que cela soit du Pinot blanc.
- Le Muscat d’Alsace c’est mon joker. J’ai beaucoup plus l’habitude des muscats du sud de la France. Du coup, pour moi le muscat d’Alsace est beaucoup plus surprenant, sec, vif on le reconnaît à ses saveurs très fuitées.
J’aime autant vous dire que mes connaissances ont été chamboulées et surtout enrichies pendant ces deux jours !
Il y a aussi un autre cépage qui entre dans la composition des vins d’Alsace, l’Auxerrois que j’ai eu l’occasion de goûter, il peut apporter des nuances très intéressantes.
Les terroirs alsaciens :
Au risque de vous perdre et moi avec, chaque colline, chaque parcelle a une spécificité que seuls les plus affûtés savent identifier. Cependant dès que les viticulteurs racontent l’histoire de leurs vignobles et de leurs terroirs, tout devient limpide. Entre l’ensoleillement, l’altitude et la nature du sol, un même cépage peut avoir un goût complètement différent. Un autre facteur primordial vient troubler les dégustateurs. N’oublions pas l’impact de la météo. Les vins d’une même parcelle seront différents d’une année sur l’autre en fonction des aléas de la météo. Les vins développent ainsi de complexes arômes en fonction de tous ces paramètres.
Les types des vins d’Alsace sous AOC
- Les crémants, trop souvent ignorés, ces vins pétillants n’ont souvent rien à envier aux Champagnes si ce n’est la réputation. Pensez-y pour les fêtes vous pouvez vraiment surprendre vos convives pour un prix bien plus acceptable. Les étrangers ne s’y trompent pas. Il en résulte qu’une grosse partie de la production est réservée pour l’export.
- Les grands crus, ces vins proviennent de terroirs particulièrement remarquables. Seul 5 % de la production des vins d’Alsace sont des grands crus. Aujourd’hui il y en a 51 différents mais de nombreux vignerons essayent de faire rentrer certains de leurs vins sous cette appellation qui devrait s’ouvrir.
- Les vielles vignes produisent des vins d’exception. Pour obtenir cette appellation, il faut que les vignes aient plus de 25 ans et accepter un rendement bien moindre.
- Les vendanges tardives donnent des vins sirupeux, plus sucrés et plus capiteux. En effet, les raisins cueillis après maturité gardent tout leur sucre.
- Les sélections de grains nobles donnent des grands vins liquoreux élaborés à partir de baies enrichies par la pourriture noble et récoltées à la main.
- Les vins d’Alsace, le gros de la production qui représente aujourd’hui plus de 70 % dont 90 % de vins blancs.
- Les vins d’assemblages, sont issus d’un mélange de plusieurs cépages et répondent à des cahiers des charges très précis. Il existe deux vins issus d’assemblages dans l’AOC Alsace : l’Edelzwicker et le Gentil. Il existe aussi des vins d’assemblage dans les AOC Alsace Grands Crus avec l’Altenberg de Bergheim et le Kaefferkopf.
Producteurs ou coopératives
Lors de mon escapade avec mes copines blogueuses, Marie, Nadia, Sophie, Cécile, Sandra nous avons eu la chance de visiter 3 types d’exploitations très différentes.La compagnie de Jessica sommelière canadienne vivant en Alsace a été très agréable. En plus, nous avons aussi rencontré moult vignerons passionnants, j’y reviendrai.
Notre première visite a été pour l’exploitation du Domaine Étienne Simonis, à Ammerschwihr. Situé au cœur de la Route des Vins d’Alsace, le domaine s’étend sur 7 hectares de vignes conduites selon les principes de la biodynamie. Étienne Simonis crée des vins de caractère, qui apportent du plaisir et invitent au voyage.
Nous sommes tombées sous le charme de ce vigneron passionné et il a été difficile de cracher ses vins. Moi qui croyais ne pas aimer les vins sucrés, je suis tombée sous le charme de sa cuvée insolite « Lune Rousse » ambrée et moelleux.
Le lendemain, nous avons visité une très grosse coopérative Bestheim. La visite de cette « usine » nous fait voyager dans l’histoire. Créés après la guerre, les bâtiments ont été ajoutés petit à petit et l’on peut voir la façon dont on procédait de 1245 à nos jours. Les cuves modernes sont impressionnantes. Assez matinale, la dégustation était un peu difficile mais nous avons été toutes séduites par le Crémant ICE by Bestheim Demi-sec, à déguster en « mode Piscine » avec des glaçons. Une belle façon d’apprécier les crémants.
Pour ne pas perdre le rythme, nous avons continué notre périple et nous avons visité la maison Dopff au Moulin, à Riquewihr. Un autre type de production, le domaine est pionnier du Crémant d’Alsace. Cette passion est héritée de 11
générations depuis 1574. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 3 générations qui veillent sur cet héritage et produisent des vins naturels, amoureusement élevés selon les règles traditionnelles. Dans cette dégustation j’ai particulièrement apprécié le grand cru de 2013 le RIESLING GRAND CRU SCHOENENBOURG DE RIQUEWIHR. Un riesling sec très agréable.
La force du bio et de la bio-dynamie
Lors de notre visite, nous avons rencontré un bon nombre de vignerons qui ont fait le choix du Bio. L’Alsace fait figure de pionnier et d’éclaireur dans le domaine. Le bio représente plus de 14% des terre cultivées. Certains sont allés encore plus loin et pratiquent une culture en biodynamie. Cette position et ces choix s’expliquent par plusieurs facteurs. La première est la proximité d’autres pays producteurs et consommateurs comme l’Allemagne ou l’Autriche qui sont plus enclins au bio. Ce sont eux qui créent la demande de vins bios. D’autre part, on sent que les jeunes vignerons qui reprennent les domaines familiaux sont de plus en plus sensibles au bio.
La féminisation des exploitations
En plus des visites des exploitations, nous avons pris nos repas avec des vignerons. Ils avaient choisi des vins en accord avec les plats proposés. Je reviendrai dans un autre article sur les accords « mets & vins ». Il y a vraiment de quoi faire avec les vins d’Alsace.
Lors du premier déjeuner nous n’étions étonnamment que des femmes. Les filles prennent la relève de leur père avec conviction et une certaine sensibilité. Le phénomène est fort, les vigneronnes ont créé un groupe « les divines d’Alsace » pour échanger. Voici les domaines gérés par des femmes dont nous avons goûté les vins :
- Domaine Philippe Sohler
- Domaine Baumann-Zirgel
- Domaine Agathe Bursin
- Josmeyer
- Vin Jean-Baptiste Adam
La relève des jeunes vignerons
J’ai été très étonnée de la jeunesse des vignerons et de leurs histoire. Souvent ils ont boudé la viticulture et ont fini par y revenir après avoir fait des études. A leur retour sur les terres familiales, ils apportent de nouvelles connaissances en œnologie et parfois chimie. Ce fut le cas des producteurs cités ci-dessous.
Des grands domaines
L’Alsace c’est aussi des grand domaines qui proposent un large choix de vins différents.
Pour en savoir plus
Mon billet est très orienté sur les vignerons et les domaines. En effet, j’ai trouvé les vins délicieux parce que la dégustation était accompagnée d’histoires d’hommes et de femmes. Quand on écoute les vignerons parler de leurs terre, de leur travail, de leur écoute de la terre, les vins prennent une autre valeur.
J’en profite pour vous parler d’un livre d’une de mes amie Anne Demay consacré aux vignerons en France sorti depuis peu. Ce livre s’appelle à la table des vignerons, il est paru chez Hachette. Vous y découvrirez des histoires d’hommes et de femmes et des plats recommandés par les vignerons. Les photos d’Anne me plaisent beaucoup, elle m’en a envoyé quelques unes qu’elle a prises en Alsace que je partage avec vous.
Un grand merci au CIVA et à l’agence Rouge Granit pour cette superbe parenthèse enchantée
