Qu’est-ce que le Julafton ?
J’ai toujours un faible pour « julafton » parce qu’ici on ouvre les cadeaux plus tôt qu’en France, c’est-à-dire dès le 24.
Le « tomte en chef » (père Noël) arrive avec sa hotte et ses présents. Les tomtes sont tous les lutins qui aident le chef Tomte. Ils sont très présents dans les boutiques, les maisons et, franchement, je les préfère au père Noël à la mode coca cola.
Toute la journée du « julafton » est vouée aux préparatifs gustatifs, comme en France. Mais le dénouement est plus rapide, pas la peine d’attendre la messe de minuit pour se bâfrer.
Tout est rythmé par « Kalle anka », une heure de dessins animés à la télévision qui commence à 3 heures de l’après–midi. Depuis que la télé existe, j’extrapole certainement un peu, mais pas vraiment, le 24 décembre, tous les Suédois regardent des extraits de vieux Disney datant d’avant les effets spéciaux. Seul le dernier extrait est nouveau, tous les autres doivent passer dans le même ordre, tous les ans.
J’ai revu avec nostalgie, un Mikey avec des culottes qui ressemblent à des couches, Tic et Tac, les 2 écureuils qui se battent avec Pluto dans l’arbre de Noël, et mon favori, le tendre Ferdinando. C’est un taureau qui préfère les fleurs à l’arène et qui finit sa vie dans son champ à méditer sous son arbre. Ce qui est somme toute préférable à l’émasculation afin de sauver sa réputation.
Toute la stratégie familiale à établir est de savoir si l’on mange avant ou après « Kalle Anka ». Pour nous, ce fut après, il faut dire qu’il y avait tellement à manger que l’on n’aurait pas pu s’en sortir autrement !
Le repas du Julafton
Et donc on mange quoi ? Sachez-le on mange beaucoup avec comme dénominateur commun, le sucre, insidieusement ajouté dans tous les plats…
On commence par les poissons
L’ensemble est présenté sur un buffet, le « julbord » très protéiné. Les agapes commencent avec les poissons : du saumon sous toutes ses formes, en gravadlax, fumé froid et cuit fumé. Ce n’est pas celui que l’on préfère, mais ici on garde la tradition.
Viennent ensuite les harengs dont le « senaps gravad strömming ». Il vient de la Baltique et est plus petit que celui de l’Atlantique.
Puis suivent les incontournables « sill » les harengs marinés, qui sont d’abord trempés dans un vinaigre très fort et acide « ättika », avec de l’eau et du sucre, puis aromatisés aux oignons et, ou à l’aneth et,ou à la crème et, ou à la moutarde, …
Les légumes:
tout d’abord une salade de chou rouge avec de la grenade et une sauce à base de sucre de canne et de vinaigre balsamique. Puis du chou vert, braisé et agrémenté de crème liquide et d’une pointe de sucre de canne liquide.
Les viandes
Puis on passe aux viandes, le plus surprenant pour moi, le « pressylta ». C’est un pâté à base de viande de chair à saucisse et de clou de girofle qui ne fait pas l’unanimité, mais personnellement, ça va. De l’agneau fumé «fårfiol », en gigot que l’on mange aussi à Pâques. Ce plat a été introduit dans ma famille par les pièces rapportées. C’était la première fois que j’en ai mangé et j’ai beaucoup apprécié.
Un saucisson de renne comme un salami en plus puissant.
Les traditionnelles « prinsKorv » (les saucisses du prince) que je mangeais petite (séquence nostalgique) quand je n’aimais pas les harengs.
Les « Kötbullars » préparées la veille avec leur petit supplément de sucre, obligatoire à Noël.
La tentation du fils du Jean, « Janssons frestelse », un gratin de pommes de terre et d’anchois marinés à la suédoise. Cette année, j’ai juste découvert qu’il fallait couper les pommes de terre en allumettes au lieu de rondelles. On en apprend tous les jours ! Foin des certitudes … Les travers de porc « revbensspjäll » cuits au four dans une marinade de sauce soja, miel, thym, ail, huile et gingembre en poudre. Sans oublier les pommes de terre à l’eau.
Qu’est-ce que l’on boit ?
Ne pas oublier de faire passer le tout avec de la bière et l’incontournable « Aquavit ». Nous sommes assez rapidement passés au vin rouge italien pas vraiment local mais il faut savoir reconnaître les bonnes choses: un « Nebbiolo » de 2011 qui s’est avéré un parfait compagnon pour toutes nos victuailles.
Pour finir la journée
Le temps d’ouvrir tous les cadeaux, nous avons retrouvé un semblant d’appétit. Nous avons dégusté un plateau de fromage essentiellement from « frankrike » et en particulier de chez « Marie Quatre Hommes ».
Sachez que l’on peut acheter du fromage mis sous vide et qu’il voyage très bien. Nous sommes encore tous sous le charme du comté.
Je me suis chargée du dessert et j’ai eu mon habituel succès avec ma tarte au chocolat. Cette fois-ci j’ai remplacé la moitié du chocolat par du praliné de chez Nestlé qui s’est fait une petite place dans nos bagages.
MAis les réjouissances ne sont pas finies. En effet le 25, on va faire le repas traditionnel français et son nouveau concours de dingues dindes, à suivre.
Demain, mes deux cousins s’affrontent très gentillement. Il y a 2 dindes et à peu près les mêmes ingrédients. Tout se joue sur la farce. Je suis le joker du plus vieux des frères et nous avons sorti un certain nombre de surprises de nos poches. Les petits malins préparent leurs forfaitures, nous avons retrouvé nos 10 ans ! Mon autre cousin a 2 jokers. Tout d’abord ma tante, porteuse de la tradition, celle qui faisait la dinde depuis toujours. Ensuite sa mère qui apporte la nouveauté et notamment la marinade initiale.
A suivre !